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 Le philosophe chez les autophages - Jacques Bouveresse

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MessageSujet: Le philosophe chez les autophages - Jacques Bouveresse   Le philosophe chez les autophages - Jacques Bouveresse Icon_minitimeMer 23 Juil - 12:29

Le philosophe chez les autophages 
Jacques Bouveresse
Le philosophe chez les autophages - Jacques Bouveresse 0028c56d_medium

Minuit | 1984 | ISBN: 2707306789 | PDF | 196 pages | 4.08 Mb
S’interroger aujourd’hui sur l’avenir de la philosophie revient, à bien des égards, à s’interroger sur quelque chose comme “ l’avenir d’une désillusion ”, c’est-à-dire sur les chances de survie et de développement que l’on peut raisonnablement attribuer à une discipline qui ne vit plus guère, chez certains de ses représentants considérés à tort ou à raison comme les plus conscients et les plus critiques, que de la dénonciation plus ou moins systématique de ses anciennes prétentions. “ La philosophie est morte – vive la philosophie ”, tel pourrait être le mot d’ordre de tous les théoriciens de la philosophie pour lesquels cette fin est supposée, comme c’est généralement le cas, être également un nouveau commencement ou une résurrection possibles. La difficulté principale consiste à trouver un lien dynastique plausible entre la philosophie défunte et le genre de successeurs qu’on essaie de lui imaginer dans une époque que certains n’hésitent pas à qualifier déjà ouvertement de “ post-philosophique ”.

Ceux qui sont suffisamment lucides ou suffisamment prudents pour se rendre compte qu’il est difficile et peut-être même impossible d’échapper réellement à la philosophie ou d’en terminer complètement avec elle donnent curieusement l’impression de considérer la dépendance persistante de toute espèce de discours post-philosophique par rapport à la tradition philosophique qu’il critique ou tente, comme on dit, de “ déconstruire ” comme une sorte de fatalité regrettable qui rend tout à fait aléatoire le succès d’une entreprise présentée, par ailleurs, comme absolument indispensable pour des raisons que l’on cesse, en général, très rapidement de se donner la peine de préciser. Le côté “ héroïque ” et subversif des tentatives de dépassement de la philosophie par elle-même fait aisément perdre de vue la persistance et le renouvellement, pourtant tout aussi significatifs, de tentatives qui restent, sans aucune mauvaise conscience particulière et même quelquefois en toute sérénité, largement conformes à l’esprit de la tradition et en particulier à l’idée que la philosophie est, aujourd’hui comme hier, à la recherche d’un certain type de vérité qui lui est propre par des méthodes qui ne sont ni celles de la science ni celles de la littérature ou de l’art.

Il y a apparemment de plus en plus de philosophes qui considèrent comme évident que non seulement la philosophie devrait renoncer à découvrir et à proposer des vérités d’une espèce et d’une importance spéciales, mais également que des notions normatives comme celles de vérité, rationalité, etc., devraient progressivement disparaître de notre vocabulaire et de notre culture pour le plus grand bénéfice de la philosophie elle-même. Il n’est évidemment pas facile de déterminer ce qui est réellement ou radicalement nouveau dans la situation actuelle, telle qu’on se la représente généralement, et dans quelle mesure on a affaire à autre chose qu’une nouvelle version de la traditionnelle confrontation entre le style philosophique systématique à prétention plus ou moins “ scientifique ” et le style littéraire ou essayiste. En proposant de considérer celle-ci comme définitivement tranchée dans leur sens par le verdict de la “ modernité ”, les théoriciens de la rhétorique post-philosophique entrent évidemment en contradiction avec leurs propres présupposés historicistes, qui devraient justement leur interdire de s’attribuer une position permettant de présenter comme un fait “ objectivement ” accompli ce que personne n’est en mesure pour l’instant de reconnaître comme tel ni, par conséquent, obligé d’accepter.

La philosophie de l’avenir ne devrait plus, affirme-t-on, se présenter comme une discipline spécifique et autonome ayant pour but de discuter et, si possible, de résoudre les problèmes particuliers que la tradition qualifiait de “ philosophiques ”, mais se contenter d’encourager et de faciliter par tous les moyens le dialogue, la confrontation et la fécondation réciproque entre les secteurs et les aspects les plus différents de la pensée et de la culture actuelles, en se gardant d’établir entre eux des différences de priorité ou d’importance quelconques. Les raisons de considérer ce genre de remède à la “ crise ” dont tout le monde parle comme pire que le mal, ne manquent cependant pas. En quoi ce que l’on propose est-il autre chose que la poursuite et l’amplification d’une forme d’échange ou de dialogue “ libre ” qui a toujours eu lieu avec ou sans la philosophie ? Pourquoi ce genre de dialogue, effectivement indispensable au progrès ou, en tout cas, au changement devrait-il requérir l’intervention d’une sorte d’entremetteur spécialisé dans la non-spécialisation comme le philosophe ? Quel genre d’aspect, de contenu ou de dimension spécifiques la philosophie est-elle encore susceptible d’ajouter à ce que nous offre déjà la culture contemporaine dans l’extrême diversité de ses manifestations créatrices ? Enfin – last but not least – comment peut-on défendre la philosophie en tant que discipline enseignable et qui devrait, autant que possible, être enseignée à tout le monde, après avoir rejeté tous les éléments sur lesquels pourraient encore s’appuyer non seulement l’idée traditionnelle de sa priorité ou de son exemplarité, mais également celle de sa spécificité pure et simple ?
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